Chère Sakineh,

Les tyrans politiques et domestiques ont rarement besoin de prétextes pour étouffer nos libertés et asseoir leur contrôle, en particuliers, depuis des millénaires sur les femmes.

Entendez chère Sakineh, du fond de votre geôle, nos cris, notre rage et notre soutien devant le calvaire insupportable qui vous est infligé.

Nous citoyens français qui sommes porteurs des valeurs universelles de la révolution de 1789, nous parlementaires qui sommes les dépositaires de la démocratie, nous militants progressistes et universalistes ne pouvons tolérer que vous soyez l’otage de pratiques barbares et médiévales.

Notre obsession aujourd’hui est de faire reculer vos bourreaux parce que vous êtes le symbole de toutes ces femmes qui se battent pour leur choix de vie, pour leur liberté d’aimer et faire l’amour.

Nous sommes les héritières de Simone de Beauvoir, des suffragettes, des 343 salopes. Nous sommes les soeurs des militantes du planning familial, des mères de la place de mai, des femmes afghanes, algériennes et iraniennes et parce que tous ces combats nous lient, entendez chère Sakineh, du fond de votre geôle, qu’il n’y a pas de fatalité à la barbarie de ceux qui n’ont trouvé qu’une façon de masquer leur faiblesse et leur échec politique en plaçant sous le joug une jeune femme libre.

Tenez bon.

Aurélie Filippetti