La coupe du Monde 2010 est finie.

Voilà, c’est terminé, 1-0 pour l’Espagne et basta.

Sur 19 finales, c’est seulement le 2e score de 1-0. On doit le premier à l’Allemagne en 90 contre l’Argentine.

La coupe du monde 2010 s’achève au terme d’une finale assez terne, comme c’est souvent le cas.

Les moins maladroits ont gagné, pourrait-on dire.

Les finales, souvent décevantes au niveau du football pur, sont toujours riches émotionnellement et théâtralement. Mais en réalité, s’il est utile de séparer le football de ces à-côtés, dans les faits et gestes, ce n’est jamais séparé. Et finalement, on en vient à la conclusion que le football pur n’existe pas et n’excite pas.

Par exemple, finale de la coupe du Monde 2006, Italie-France, Zidane et Materazzi se sont occupés du spectacle. Et ce n’est pas moins du football qu’une reprise de volée ou un contrôle orienté.

Tout ce qui a lieu sur le rectangle vert est analysable au niveau footballistique ; Un peu comme en psychanalyse, quand Freud indique qu’une fois sur le divan, le moindre borborygme est analysable.

Il en va de même avec le football. Une fois sur la pelouse, tout est analysable.

Pour la première fois, l’Espagne a raté beaucoup de passes et les Pays-Bas n’ont jamais réussi à allier anti-jeu et jeu de dupe. L’Espagne a perdu beaucoup de ballons et les Pays-Bas ont très vite été sanctionnés. 9 cartons jaunes et une expulsion, ce n’est pas rien.

Même Van Bommel, le plus grand escroc footballistique depuis Baresi, perd son sang froid.

Même les espagnols, ont fini par faire beaucoup de fautes.

Même Iniesta, par moment, a perdu son drôle de flegme hispanique , ou catalan, si vous préférez.

Le football a ceci de génial qu’on n’est  jamais tout à fait sur, à la fin, que le vainqueur ait mérité sa victoire.

On peut juste s’y résigner, c’est un peu comme dans l’Histoire.

Robben a eu deux balles de match, deux balles perdues dans des face-à-face avec Casillas, qui a été très bon, tout comme son homologue néerlandais Stekelenburg.

Les Pays-Bas, jouant plus mal que d’habitude, n’arrivant pas à camoufler son anti-jeu, a eu les occasions les plus franches.

Et pourtant, c’est Iniesta, ce joueur immense, certes affaibli par une blessure, qui sur une passe de Fabregas, finit par « crucifier » les Pays-Bas. Oui, on dit crucifier, que voulez-vous que j’y fasse, Jizi Christ se mêle de tout.

D’ailleurs, sans vouloir me la jouer Platini (Michel, si tu nous écoutes, bon rétablissement !), à propos du but d’Iniesta, ce n’est pas sa reprise de volée qui est sublime, c’est le contrôle qui la précède.

Le football est une histoire de contrôle et de décontraction. Se contrôler sans se crisper et se décontracter sans jamais perdre son tonus. Voilà tout l’art.

Le football, c’est une histoire de temps aussi : le temps, ce «compositeur de destin» comme dirait Caetano Veloso, est si labile et capricieux! Surtout dans les prolongations : il reste 15 minutes, et un joueur moyen et nerveux va jouer pendant 15 minutes comme s’il n’ en restait que 5, en se précipitant.

robben_finale_reuIniesta sait que dans très peu d’espace, il y a beaucoup plus d’espace qu’on ne le croit et que dans très peu de temps, il y en a beaucoup plus qu’on ne le croit.

Et Iniesta, regagnant son calme, dans les 5 dernières minutes, découpe les minutes en secondes, et les mètres en centimètres, il attend, se place, défend et attaque, comme s’il avait tout son temps ; et là,  surgit la passe (qui s’ignore encore comme décisive) de Fabregas, il la voit arriver, il respire,  il découpe les secondes en millisecondes, les centimètres en millimètres, et tout paraît plus grand et plus long. Il réalise donc ce fameux contrôle plein de décontraction et de tonus, plein de maîtrise et de souplesse : la balle rebondie sur l’herbe grasse, je regarde Iniesta, sorte d’ Achille  immobile à grands pas,  et là, il place sa volée imparable et il peut enfin éclater de joie et perdre toute maîtrise.

La Hollande pleure, l’Espagne exulte.

La coupe du monde 2010 est finie.

3 Commentaires

  1. Je crois qu ‘on n’as pas vu le même match monsieur.
    « Le football a ceci de génial qu’on n’est jamais tout à fait sur, à la fin, que le vainqueur ait mérité sa victoire.
    On peut juste s’y résigner, c’est un peu comme dans l’Histoire. » L’Espagne n’ais pas juste Campeón? Les Gardes Buts non pas raison d’être parce que Casillas et le meilleurs du monde, jalousie?
    « Même Iniesta, par moment, a perdu son drôle de flegme hispanique , ou catalan, si vous préférez. »
    Iniesta n’est pas catalan y est d’un petit village « Fuentealbilla » d’ Albacete – Castilla La Mancha. Cela fait a peut près 600Kms de Barcelone.
    « Même Van Bommel, le plus grand escroc footballistique depuis Baresi, perd son sang froid. »
    Escroc? Van Bommel de devaris pas être dans un Stade de Foot il devrais être avec son compagnon de Karaté De Jong dans un stade de Football Américain.
    Faire une similitude entre le Génial Baresi et le casse jambes Van Bommel et la preuve de votre nulle connaissance du monde du football, monsieur.

    • Merci pour ces éloges… José Luis…
      Alors, Iniesta, joue à Barcelone, si je ne m’abuse, c’est à cela que je fais allusion avec le mot CATALAN, au sens où il a toujours son sang froid quand il joue avec le maillot du Barça.
      Merci de votre précision nataliste sur le merveilleux Iniesta.
      Pour Barési, que j’adore, avez-vous vu les matchs de championnats et le reste ? Barési commençait à tirer le maillot des attaquants des les hymnes, et même dans les vestiaires.
      Quant à votre phrase sur Casillas, je n’ai rien compris.
      Nulle, c’est un peu exagérer, même si je n’ai rien contre le néant et le vide.
      bonne chance
      N d’A