Bernard-Henri Lévy a fait porter la lettre ci-dessous, ce mercredi 30 juin au soir, à Frédéric Pagès et ses amis qui se réunissaient au restaurant La Commune pour décerner le prix Botul.

A Monsieur Frédéric Pagès.

Association des amis de Jean-Baptiste Botul.
C/O Restaurant La Commune.
3, rue d’Aligre.
75012 Paris.

Voyageant, en ce début d’été, entre Königsberg et le Paraguay, je ne peux hélas répondre à l’invitation que vous m’avez aimablement adressée. Je le regrette d’autant plus que j’attache une grande importance, vous le savez, aux études botuliennes et à leur rayonnement planétaire. Et sans doute aurais-je même pu vous offrir, à cette occasion, les quelques pièces et documents que j’ai pu rassembler au cours de ma campagne botulokantienne de cet hiver et qui ne dépareraient pas, j’en suis sûr, vos copieuses archives: coupures de presse néo-zélandaises, mexicaines ou pakistanaises ; extraits de blogs inuits et mandchous; forums en ligne soupesant, du Vénézuela au Tibet, la solidité de mon adhésion à votre Confrérie; ou extraits de correspondance attestant que tels ou tels chroniqueurs, se targuant d’une perspicacité à retardement, usurpent à mon humble avis le titre de chevaliers blancs du botulisme. Mais peu importe. J’ose croire que ce n’est que partie remise et que vous penserez encore, l’an prochain, à m’associer à vos doctes travaux. Et je nourris surtout le secret espoir que mon absence aura au moins pour effet de lever vos dernières réticences à m’attribuer le Prix que vous allez décerner ce soir et dont vous conviendrez que nul ne le mérite, cette année, plus que moi. Kantiennement votre.

Bernard-Henri Lévy

6 Commentaires

  1. De l’art de régurgiter les couleuvres

    C’est ce qui s’appelle Mon cher Henri, avec toute la bienséance du monde « l’avoir dans le Botul » Marhoum

  2. Je ne suis pas d’accord avec moi-même. Je pense en effet à présent que Botul-Henry Lévite, avec son humour dévastateur, s’est encore une fois placé sur orbite…

  3. De l’humour B-H L, j’ai un doute. Cette lettre était surtout pour lui le seul moyen de se défausser. Pour le reste, il nous en fout plein la vue avec ses voyages interplanétaires. Où va-t-il, qui voit-il, de quoi parle-t-il? On sent que c’est pas le pedzouille perdu au fond de son bled. Avec cette succession de départs, j’ai peur qu’il perde son âme dans un courant d’air supersonique. Ce qu’il y a de sûr, c’est que quand il écrit – le moyen de locomotion de sa pensée – c’est des conneries et c’est la seule chose qui nous importe.

  4. On est obligé d’admettre : quelque chose. Sur ce coup BHL a eu de l’humour.
    Morte de rire par cette lettre.