Par Patrick Klugman, avocat à la Cour
Membre de JCALL

Lorsque nous nous sommes réveillés le 31 mai dernier, nous avions tout lieu de croire qu’un convoi humanitaire à destination de Gaza avait été sauvagement attaqué par les forces militaires israéliennes, faisant 9 morts du côté de ceux qui étaient présentés comme les membres d’une ONG turque désireuse de porter secours aux palestiniens.

La vigueur de la réprobation suscitée par l’intervention israélienne était bien légitime. L’auteur de ces lignes n’en a pas été avare. Il est cependant étonnant que cette désapprobation ne se soit pas démentie depuis que l’explication émotionnellement satisfaisante qui avait été retenue dans un premier temps se soit avérée non seulement fausse mais encore impropre à permettre d’appréhender les ressorts d’un incident qui n’en était pas un et qui risque de rebattre durablement les cartes au Proche-Orient.

Alors, oui, il faut revenir sur cet épisode douloureux et cette fois avec le recul nécessaire car l’affaire de la « flottille » est topique en ce qu’elle illustre combien on se fourvoie à vouloir condamner sans vouloir comprendre pour satisfaire ses émotions plutôt que d’exercer sa raison.

Commençons par ce qui est maintenant bien connu : le Mavi Marmara n’était pas un bateau humanitaire. Il s’était lancé dans une entreprise militante, partiellement couronnée de succès d’ailleurs : rompre le blocus imposé à Gaza depuis que cette ville, dirigée par la mouvement islamiste Hamas, l’utilise comme base de tirs de roquettes sur les villes frontalières d’Israël. Il est désormais certain qu’à aucun moment on a cherché à acheminer des vivres à la population de Gaza en privilégiant, comme les autorités israéliennes le réclamaient, un débarquement et contrôle par le port israélien d’Ashdod.

Humanitaire, l’expédition ne l’était pas, ses instigateurs pas d’avantage. L’IHH, la désormais fameuse organisation turque qui a armé le bateau est notoirement connue pour son affiliation à l’islamisme radical. L’ex juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière estime que l’IHH servait de couverture à Al-Qaida quand celle-ci se préparait à frapper sur le sol américain au tournant des années 90. Il n’est pas étonnant dans ces circonstances que les proches de trois victimes cités par les journaux turcs Vatan et Sabah ont amplement rapporté que ceux-ci voulaient mourir en « martyr pour la Palestine ». Le versant français de la flottille de la paix n’est pas plus glorieux. Sept des neuf militants appartiennent au CBSP qui s’est spécialisé dans la collecte de fonds au profit des organisations radicales. Son porte-parole, Kamel Benchikh, que l’on a beaucoup aperçu sur les écrans à son retour de Gaza, est membre d’égalité et réconciliation le mouvement d’Alain Soral, polémiste d’extrême gauche passé à l’extrême droite et compagnon de route de Dieudonné dans sa longue dérive vers l’immonde. Chacun comprendra que l’emploi de l’adjectif « pacifiste » pour qualifier les passagers du Mavi Marmara relève au choix de l’ignorance ou de l’aveuglement.

Bien sûr aucune de ces personnes ne méritaient de mourir dans ces conditions même si apparemment, c’était là le souhait le plus cher de certains.

Je ne m’étendrai pas sur le fait que les soldats étaient dans un premier temps descendus un à un le long d’une corde héliportée, armés de paint-ball et qu’ils ont été attendus sur le pont du navire par des personnes armées de barres de fer. A ce propos, l’explication éclairante nous est venue non des palestiniens ou des israéliens, mais de la presse turque. Celle-ci a révélé, images à l’appui, que lors de la phase initiale de l’arraisonnement, trois soldats israéliens avaient été blessés, entravés, et qu’ils étaient en train d’être emmenés en câle. Quand on sait l’imbroglio et le traumatisme causés par le rapt et la capture du soldat franco-israélien Gilad Shalit par le même Hamas dont on commémore les 4 ans de captivité, il n’est pas étonnant que, subitement placée devant le risque d’une situation similaire multipliée par trois, l’armée ait donné un ordre d’assaut implacable qui devait ne laisser aucune chance aux militants propalestiniens.

Mais l’analyse précise des circonstances de l’arraisonnement ne nous éclaire pas sur le vaste bouleversement qui se fait sentir au Proche-Orient depuis 3 semaines.

Le gouvernement turc a saisi cette occasion spectaculaire pour s’émanciper de ses alliances traditionnelles au premier rang desquelles figuraient Israël et les Etats-Unis.

La scène primitive de ce qui s’est joué devant nos yeux a eu lieu, sans aucun doute possible le 29 janvier 2009, au Forum économique de Davos et fait depuis le délice des sites de partage de vidéos en ligne. Ce jour là, Shimon Pérès, s’était lancé dans un long plaidoyer de 25 minutes devant le premier ministre turc Erdogan, resté interdit, sur les raisons qui avaient conduit  Israël à mener l’opération « plomb durci », justement à Gaza. La rage du premier ministre turc à l’endroit d’Israël était alors perceptible en même temps que sa vision fruste du conflit israélo-palestinien. L’affaire de la flottille n’est que la suite de l’échange aigre-doux entre les dirigeants turcs et israéliens un an et demi plus tôt.

Une chose est sûre, l’entreprise était préparée de longue date et ne doit rien au hasard. Le Mavi Marmara appartenait à une société publique turque avant d’être revendu à l’IHH ; son chargement d’une valeur supposée de 10.000.000 $ avait été largement financé par des municipalités proches du parti de M. Erdogan. Plus inquiétant encore, une alliance objective a été – ponctuellement ou durablement – nouée entre le gouvernement d’Ankara, dont la modération ne faisait pas doute, et des organisations ayant partie liée avec Al-Quaida.

Il faut le redire, les responsabilités israéliennes dans une intervention mal préparée, malmenée et qui a tourné au fiasco, sont certaines. Une commission vient d’ailleurs d’être nommée pour y faire toute la lumière. Néanmoins, la Turquie, qui n’a pas hésité à instrumentaliser des illuminés de la cause palestinienne,israélo et ce jusqu’à mettre en danger leur vie, ne saurait en être exempt. Car quoi que l’on pense des torts et des mérites de chacun dans le conflit israélo-arabe, financer un bateau civil sur un théâtre de guerre pour rompre un blocus militaire quand il y a des moyens pacifiques d’acheminer l’aide humanitaire n’est pas un acte tout à fait honorable.

Néanmoins, cette volte-face dit quelque chose qu’il nous faut entendre sur les appétences régionales de la Turquie sur fond d’extinction de son ambition européenne. Comme ce fut si souvent le cas depuis 45 ans, la cause palestinienne et plus exactement la contestation d’Israël sert de vecteur d’affirmation et d’emprise sur la rue arabe. L’Egypte, la Ligue arabe, la Syrie, l’Iran en furent un temps les champions. La Turquie y vient maintenant avec éclat. Voilà donc le monde arabe convoité par deux moyennes puissances qui ne sont arabes ni l’une ni l’autre : l’Iran et la Turquie. L’Iran dans ce but, entretient le mythe de la confrontation militaire voire nucléaire avec Israël au grand dam de la communauté internationale tandis que la Turquie a opté pour une tactique plus feutrée mais peut-être plus redoutable, celle de l’affrontement médiatique méticuleusement articulé autour d’un prétendu soutien humanitaire aux gazaouis.

Comme de coutume, le scandale provoqué par l’arraisonnement du Mavi Marmara a incité des exaltés de chaque camp à hurler sans s’entendre des faits et des chiffres remontant à 60 ans voire à 2000 ans en arrière.

Le gouvernement de Monsieur Netanyahu a ses inconditionnels. Je n’en fais pas partie. C’est la raison pour laquelle j’ai signé et promu l’appel à la raison sur le Proche-Orient, mieux connu sous le nom de JCALL. Ceci étant dit, je ne donne pas plus de crédit à ceux qui applaudissent par principe les actions les plus controversées du gouvernement israélien qu’à d’autres, qui font de ce gouvernement et de cet Etat, un coupable par nature, par nécessité et par destination. A vrai dire, on peut même retenir à la faveur des premiers qu’ils sont aveuglés par la passion là où les seconds sont égarés par la haine.

Le devoir de doute et de distance que nous nous sommes imposés avec mes camarades de Jcall devrait être communément partagé, non seulement par ceux qui défendent la cause israélienne,  mais aussi par ceux qui militent pour la cause palestinienne et, plus généralement, par tous ceux qui pensent que ces deux causes, loin d’être antagonistes, sont intimement liées. Dans l’affaire qui nous occupe, on ne peut, sans détourner le sens que l’on donne aux mots, faire passer des ultras pour des pacifistes et une expédition militante pour un convoi humanitaire. Ceux qui, parmi mes camarades de gauche désirant manifester leur émotion sur le pavé parisien, se sont mêlés à des femmes intégralement voilées hurlant des slogans haineux en ont été pour leur frais et ont dû, dans un mouvement qui les honore, créer un second cortège qui ne soit pas la voiture balai de toutes les rancœurs.

Nous n’avons hélas que peu de prise sur le Proche-Orient et son avenir. Néanmoins, les évènements dramatiques auxquels nous assistons impuissants ont des répercussions dans nos rues, nos lycées et nos amphithéâtres. Nous le savons : pas un conflit n’attise comme celui-là les passions ; pas une autre guerre ne soulève autant les cœurs et il n’y a pas d’image qui soit mieux capable que celles de ce conflit, de déchirer des consciences sincères et de défaire des amitiés soudées.

Comme tous les militants pacifistes, j’affirme, qu’on ne peut prétendre soutenir à la fois le Hamas et la paix tant que ce mouvement fera de la destruction d’Israël et de la guerre sainte contre les juifs, ses objectifs fondamentaux. Il y a, nous le savons, un conflit qui oppose les israéliens aux palestiniens et un autre plus sourd mais pas moins violent, qui oppose les palestiniens entre eux. Chercher à résoudre l’un sans prendre position dans l’autre est peine perdue. Il nous revient de savoir si nous voulons être les idiots utiles de quelques fous de dieu, qui souhaitent avec ardeur la fin d’un Etat juif au Proche-Orient, et la mise en coupe réglée des palestiniens au profit d’un califat islamiste ou, au contraire, les amis sincères et lucides de deux peuples dans leur aspiration juste et légitime à disposer, chacun, d’un Etat sécure, viable et démocratique.

17 Commentaires

  1. « plaidoyers »… pour l’oppression!

    C’est vrai, finalement, sachons raison garder et soutenons cet état dans sa politique équilibrée: juste assez d’autonomie palestinienne pour garder les non-juifs (ils pourraient devenir majoritaires!!) hors d’Israël, juste assez de bouclage pour empêcher tout envol économique et concurrence, juste assez de bombardements pour tuer (avec modération) et démoraliser (c’est aussi utile pour annuler les efforts de reconstruction, voir point précédent), mais assez d’humanitaire (les « moyens pacifiques pour acheminer l’aide ») pour empêcher que les habitants crèvent de faim dans les ruines.

    Comme le dit une vidéo sur youtube: Come to Israel! Enjoy our long, sandy beaches, magical historic sites, exciting night life, fun desert camel trips, surfing, rafting the Jordan, skiing Mt. Hermon, sailing the Sea of Galilee, hiking the Golan, quality wine, the world’s most advanced hi tech centers, Dead Sea health products, beautiful, exotic women and handsome, romantic men. Israel – it’s yours to discover!

    Ne vous indignez surtout pas et passez de bonnes vacances en Israël!

  2. Vos propos sont indigestes et révèlent la stratégie menée par Israel afin de miniser la cruauté et le mépris avec lesquelles les Palestiniens et les militants pour la justice sont traités par cette état voyoux et ceux qui le soutiennent.
    Militer pour le peuple palestinien est un acte humanitaire en soi.

  3. Lorsque le 2 janvier de l’an dernier, un bateau de pirates danois empêcha l’armée somalienne d’arraisonner le cargo turc Samanyolu dans le golfe d’Aden, je me suis dit comme vous et comme le capitaine du raid Sayid Ala Garaar au cours de cette farce de procès à laquelle nous avons assisté : « Les Pays-Bas n’aiment pas les musulmans, on le sait ». Tout le monde le sait. C’est écrit en toutes lettres dans la Charte de l’État néerlandais. La Hollande fera tout ce qui sera dans le domaine du possible, au Nom du Christ, pour éradiquer l’État somalien. Ils l’ont crié au monde, vous pouvez aller vous calviniser les fesses dans la première église leucoderme de Willemstad, vous faire tourner les crêpes sur toutes les places de marché d’Amsterdam ou La Haye, vous trouverez toujours un pirate en escale pour vous dire que la Somalie est le cancer de l’Afrique. Allez fourrer votre nez dans un de leurs nombreux camps d’entraînement terroristes, des centaines d’enfants kamikazes vous y attendent avec des « Mort aux Somaliens! » dans la langue de Vermeer. Et quand le monde entier n’ignore rien de ce qui se trame ici-bas en Pays-Bas, personne pour lever le petit doigt et délivrer les cinq soldats musulmans que la marine collaborationniste du Danemark a interpellés avant de lâchement les livrer aux fous de Dieu de Bahreïn. Ah vraiment… où va le monde, ma bonne dame!

  4. « On confond facilement l’amour de la vérité et l’amour de sa propre vérité, c’est-à-dire l’amour-propre, réducteur de vérité. » Pierre DEHAYE

    Le 17 juin 2010, des pirates somaliens jugés aux Pays-Bas ont écopé de 5 ans de prison ferme. Le président du tribunal de Rotterdam a souligné que « la piraterie est un fait punissable… » Ajoutant que « c’est une chance que personne n’ait été blessé ou tué ». Par la suite, le président a déclaré que « la piraterie est une menace sérieuse au Droit international de libre passage dans les eaux internationales ».http://www.lepoint.fr/monde/pays-bas-cinq-ans-de-prison-pour-cinq-pirates-somaliens-17-06-2010-467725_24.php

    Nous en prenons acte, tout en nous interrogeant : cette sentence fera-t-elle jurisprudence ? Après l’épisode sanglant de l’assaut du Mavi Marmara dans les eaux internationales par l’armée israélienne, il faudrait l’espérer. Dans le cas contraire, il conviendrait que ce président hollandais soit mandaté par l’UE pour expliquer à la communauté internationale la différence qu’il y a entre ces pauvres hères somaliens qui tentent de pourvoir à leurs besoins alimentaires à l’aide d’une nourriture essentiellement tirée des produits de la pêche, et la soldatesque israélienne qui vient d’intervenir de manière guerrière et surarmée dans les eaux tout aussi internationales, assassinant neuf humanitaires. Il est vrai qu’il est plus aisé de s’attaquer à de simples pêcheurs désignés bien malgré eux comme « pirates » de fortune que d’oser s’interposer face à l’armée israélienne. Ce n’est pas la première fois que l’on peut juger du courage des hauts fonctionnaires…
    Ainsi, que reste-t-il à espérer pour les citoyen(ne)s de bonne volonté, épris(e)s d’une vraie justice face à la répétition de ces manières odieuses et brutales que l’on exerce à l’encontre de ceux qui n’ont pas la capacité de s’en défendre ? Bien peu de choses en vérité, sinon de les dénoncer, inlassablement.
    Sauf à proposer dès lors, que cet exemple du juge hollandais zélé serve d’étalon dans l’enquête qui établira sans conteste, la responsabilité flagrante de l’armée israélienne ayant opéré dans les eaux internationales, afin que les coupables de crimes et blessures soient jugés aussi sévèrement que ceux qui viennent d’être condamnés pour des faits considérablement moins graves et dont les circonstances atténuantes sont très faciles à démontrer. Raison pour laquelle l’enquête sur la récente attaque de la flottille des pacifistes ne peut en aucun cas être conduite par les seules autorités israéliennes, dont on connaît de surcroît, la propension à travestir la vérité.
    Par ailleurs, a-t-on jamais vu dans les annales, confier une enquête d’agression et de meurtres aux assassins mêmes qui devraient tout à l’inverse répondre de leurs crimes !? C’est un non-sens absolu et une fois de plus, l’illustration du peu de cas que se font nos gouvernements d’une justice à géométrie décidément variable, quand il est de plus en plus évident que les multiples agitations qui secouent le monde sont la démonstration que rien ne peut s’établir dans l’équilibre et la durée, sans un meilleur fonctionnement du Droit qui doit être le même pour tous, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Combien de temps et jusqu’où faudra-t-il que le chaos s’installe pour que vous, citoyens du monde en preniez la mesure !!!!!! ????

  5. Bonjour à l’un des représentants du sionisme pur et dur en France. Arrêter de nous vendre vos salades nauséabondes. Vous savez très bien que cet état voleur qu’est Israël ne souhaite en aucun cas la paix, et encore mois avec le peuple légitime de ce Terre. Rappelons nous de Yitzhak Rabin qui fut le seul homme politique Israélien à défendre la Paix, et on sait tous comment sa vie s’est terminée. Le but ultime des sionistes est du gagner du temps pour grignoter petit à petit de nouvelles terres en Cisjordanie en installant illégalement des colons. Les sionistes veulent établir leur destinée à n’importe quel prix, et cette destinée est clairement indiquée dans le Talmud et la Thora.
    Je tiens à préciser que j’étais juif et sioniste, et je suis fier et heureux de ne plus l’être.

  6. Superbe article : positionnement clair et limpide !
    On ne peut que souscrire … Poursuivons sur cette ligne et éduquons les générations à la paix.

  7. @ Hamburger: Qu’en savez vous s’il n’y a pas eu d’échanges entre la Turquie et Israël avant ce drame?
    Connaissez vous beaucoup d’armée qui prévient les populations avant un bombardement?
    Ce que l’on ne dit pas c’est qu’il est possible d’acheminer par la route toutes sortes de produits vers GAZA. Mais là il n’y a aucun symbole politique…

    @David: Vous n’êtes vraiment pas un Roi… pour sortir autant d’ânerie… Comment osez vous dire que M Klugman est un anti Français… quels sont vos arguments?
    Si vous croyez que les maux du monde s’évanouiront si l’état d’Israël disparait, c’est que c’est vous l’inculte!

  8. Bonjour,
    Après le révisionnisme antisémite – même si le terme sémite englobe une population plus vaste, mais bon avec des incultes comme Klugman, passons aux raccourcis-, je vois poindre le nez d’un révisionnisme anti-arabe/ anti-musulman.
    Par ailleurs, on cessera en France d’importer le conflit israelo-palestinien quand des anti-français comme vous cesseront de l’importer en France.
    Votre cher président avait dit une phrase pleine de bons sens: « La France tu l’aimes ou tu la quitte ». Je suis tout à fait d’accord. Si vous tenez tant à Israel, rentrer chez vous. Vous accordez plus d’importance à ce pays qu’à la France, n’est ce pas?
    Les masques tombent petit à petit…

  9. Patrick, vous ne me connaissez pas, mais j’ai j’ai bien connu votre grand-père, Henri. C’est peut-être pour cette raison que je tenais à vous répondre. Le malheur dans ce drame, car il n’y a pas d’autre mot, c’est que toute la riposte israelienne n’ a été conçue que par des militaires en termes militaires , sans avoir envisagé une réponse politique, humanitaire, possible en raison des liens entretenus avec la Turquie. Cela a été possible avec le second navire. Cela aurait coupé l’herbe sous les pieds du Hamas. Pourquoi ne cela n’a t il pas été avec le premier ? Avertir la Turquie qu’il aurait été envoyé à bord des navires des officiels civils, non armés, qui auraient vérifié la cargaison et qui auraient permis son débarquement. La situation aurait tourné en faveur d’Israël. Pourquoi Israël refuse la constitution d’une véritable commission internationale ? Cela rejoint le refus et le déni de la commission Goldstone.

  10. Pour tenter une réponse à votre question, Sandra, je pense qu’il faut retourner un instant dans la cour de récré, vous vous rappelez, quand la majorité en culottes courtes se massait derrière le plus menaçant de la classe aux dépens du souffre-douleur. On choisit de « ne pas le dire sur les plateaux » parce que dire le contraire ne nous fait pas prendre le risque de subir les représailles de la communauté la plus sage et la plus endurante des deux.

  11. Excellent article merci beaucoup.
    Tout ceci est très juste et très vrai mais alors pourquoi ne pas le dire sur les plateaux? Pourquoi la seule parole que nous avons entendu est celle de la condamnation pure et simple? La desinformation a été la maitresse du jeu pendant toute cette periode et les seuls à qui on a donné la parole étaient ceux prêts à condamner sans même prendre en compte qui étaient ceux à bord(Dominique de Villepin en tête de ces procureurs de pacotille). La manif du trocadero en faveur de la liberation de Guilat Shalit n a même pas été relayé par les medias. Donc que faut il y voir? Une orientation pure et simple de l’ info? Nous ne pouvons plus accepter ce 2 poids 2 mesures alors svp vous qui avez une voix prenez votre bâton de pelerin et allez faire entendre cette voix là avant qu’ il ne soit trop tard et que on ne puisse plus s’ exprimer du tout
    Einstein a dit : »Le monde ne sera pas detruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui regardent sans rien faire »
    Sandra

  12. Tout à fait d’accord. Le dénombrement des mort est comme le dénombrement des vies, tout sauf une compétition. La seule victime d’un homicide figurera toujours une mort de trop. J’eusse aimé que partagent notre avis nos neuf amikazes à la mords-Moix-le-nœud qui au 31 mai, n’ont pas hésité un seul instant à tuer neuf personnes. Quant à l’origine de la brouille israélo-turque, il faut prendre le temps de revisualiser la retransmission télévisée de la conférence du 29 janvier 2009 au Grand Barnum de Davos, où Shimon, notre frère à tous, avait dû plaider pour la légitimité de la guerre de Gaza dans une atmosphère de réprobation internationale comparable à ce que nous venons de reconnaître et que nous reverrons à chaque fois que cela recommencera à leur manquer. Eh bien, ce qui me revient, ce n’est pas tant la rage qui animait le grand vizir Tayyip, car la rage, je la revois plutôt dans les yeux outragés de l’élu des Israélites. Ce qui m’avait frappé lors de la riposte du chef des Hittites, c’est le plaisir froid qu’il avait pris dans cet échange, une jouissance qui dépassait de loin celle de défendre un peuple palestinien dont il n’eut jamais cure, et qui à première vue lui offrait une satisfaction plus essentielle que celle de condamner une opération Oferet Yetsukah dont le déroulement semblait s’être effectué sous la houlette d’Aladin en personne, or, le plaisir que j’évoque maintenant, consisterait bien davantage dans l’exhibition enfin possible, et là, elle pouvait profiter d’un nombre de voyeurs d’envergure planétaire, de son ascendant sur la personne même du président juif. Cela m’évoque une relation fraternelle désavantageuse qui tourne à l’avantage du plus faible des deux. Nous aurions assisté là, en direct, à la tentative de revanche, irrésistible comme on peut l’imaginer, du cadet de l’ombre profitant d’un malentendu orchestré par lui-même pour briller à la place d’un aîné honni depuis trop longtemps, dont il était enfin parvenu à dégrader l’image dans les yeux de Gaïa, pouvant ainsi devenir à son tour, le petit chéri à sa Maman.

  13. impeccable,Patrick, sans ideologie et sans parti pris, c’est ton analyse qui est le plus pres de la realite

  14. Il est vrai que, en ce qui concerne Israël, tout le monde s’empresse pour jeter la pierre.
    Par contre ils ne se battent pas pour essayer de rétablir la vérité.
    Ca vend moins de journaux, vous comprenez?
    Il n’est pas payant de revenir sur cette affaire une fois qu’elle ne fait plus l’actualité.
    Merci de prendre le risque.

  15. Ce qui est difficile, c’est que ce sujet si délicat est traité par des personnes complètement ignorantes.
    Tout le monde ignore presque tout de ce conflit mais tout le monde a un avis.
    C’est terriblement angoissant tout ça.

  16. Vous récidivez, monsieur l’avocat!
    Attention à la loi contre les récidivistes!!!!!!!!!!

  17. Vous rêvez un peu, non?
    Comment sur un dossier aussi délicat, peut-on demander à ce qu’il n’y ait pas de passion?!