Hier, nous avons eu droit au démarrage du groupe G.
Le groupe de la mort, disent-ils. Le hasard a souvent de l’humour. Humour noir, pour le coup : Corée du Nord, Brésil, Portugal, Côte d’Ivoire, autrement dit, que des spécialistes de la dictature. Ça prend différents noms de rapaces, de Kim Jong Il en Salazar, de Gbagbo en Castelo Branco. Ça s’appuie sur différentes idéologies délirantes mais ça s’articule toujours autour d’un coup d’État et d’une terreur militaire.
Et là, mine de rien, ceux qui en sortent à peine (Brésil, Portugal) côtoient ceux qui y sont toujours (Corée du Nord, Cote d’Ivoire).
Portugal et Côte d’Ivoire se sont neutralisés hier dans le match de 16h.
Je vais plutôt m’attarder sur la rencontre Brésil-Corée du Nord.
D’abord car je suis fou amoureux du Brésil depuis que j’ai 5 ans et ensuite parce qu’objectivement, le Brésil est la plus grande nation du football. Elle a remporté rien moins que 5 coupes du monde.

Autant dire que la Corée du Nord, pour sa deuxième participation au championnat du Monde, après 40 ans d’absence, n’avait aucune chance, sur le papier.
Et ma foi, ils auront tenu 55 minutes avec beaucoup de courage et un sérieux technique assez touchant, sans peur, comme s’ils ignoraient qu’ils jouaient les quintuples champions du monde. Remarque : avec les contes de fée que leur raconte Kim Jong Il, il n’est pas dit que les Coréens soient des gens bien informés. Leur vitesse et leur abnégation a beaucoup gêné le Brésil jusqu’au coup de massue du premier but, un petit chef-d’œuvre de Maicon, de l’extérieur du droit dans un angle impossible. A gauche comme à droite, la défense brésilienne possède les deux meilleurs latéraux du monde : Dany Alves et Maicon. Dunga, qui est une sorte d’Arrigo Sacchi à la brésilienne, ne les fait pas évoluer ensemble. Pour la simple et bonne raison que ces deux défenseurs montent sans arrêt. Bastos, titularisé hier, est plus raisonnable.

Et finalement, une passe géniale de Robinho trouvera le plat du pied précis d’Elano à la 72ème minute. Mais ce 2-0 aura eu le mérite de réveiller un peu les Coréens et d’endormir un peu les brésiliens. Et ainsi de permettre un très joli but coréen.

Bon, les Brésiliens l’ont joué, non pas comme Beckham, mais calmement, tout à fait dans le style de Dunga, champion du monde en tant que joueur en 1994.

Il est très étonnant de voir partout les spectateurs et les journalistes se gargariser (ou s’indigner), devant les débuts timides des grandes équipes (Italie, Argentine, Brésil, etc.) Cela n’a évidemment aucun sens. Au football, tout repart à zéro à chaque coup de sifflet, et surtout à chaque rencontre. Il n’est pas dit que le Brésil, par exemple, ne soit pas plus déstabilisé par le style de jeu des Coréens (naïveté, rapidité, abnégation, vitesse) que par les deux autres équipes pourtant plus fortes. Une rencontre, c’est précisément quelque chose qu’on ne prévoit pas.

Si l’on fait un peu d’histoire du football au regard de ce match, tout comme l’Italie a dû jouer de manière plus offensive au fil des décennies devant les échecs répétés du catenaccio, le Brésil, au contraire, a dû renforcer sa défense. Dunga, son entraîneur actuel est peut-être l’un des joueurs qui a permis cette mutation et laissé la porte ouverte pour Lucio et Juan, les deux défenseurs centraux actuels et qui, au temps de Pelé et Garrincha, n’auraient jamais eu leur place.

Il ne faut pas oublier non plus, dans cette prise de conscience défensive du Brésil, l’importance de Socrates (1982 et 1986) qui, enfant, était mon idole. Ce numéro 6 élégant fut l’un des pionniers de ce poste récent de milieu relayeur, à la fois technique et défensif, dont Pirlo et Xavi sont aujourd’hui les plus beaux exemples.
Bien sûr, on espère que Kaka va retrouver, au fil de la compétition, ses jambes milanaises et nous gratifier de quelques coups de génie.
N’empêche que la Corée du Nord est là, l’air de rien, c’est quelque chose. Ce pays qui s’est coupé du monde de lui-même participe à cette coupe du monde. C’est dire le pouvoir de cette compétition, même si je n’oublie pas que, pendant ce temps là, à Pyongyang…

4 Commentaires

  1. Qui est ce débile qui a écrit ces conneries : comparer ces quatre pays !!! Retourne à l’école ou ouvre un livre d’histoire mon grand. Quel niveau ! Quel niveau !