Dans les faubourgs de Londres, au Sud de la ville, un quartier souffre d’une mauvaise réputation: il s’agit de Peckham. Depuis des meurtres survenus dans les années 1990, le lieu est considéré comme dangereux.

C’est dans cet endroit si singulier, où les communautés, européennes, mais aussi asiatiques et africaines, se retrouvent, que se passe en ce moment un des processus les plus fascinants de la planète art: le surgissement d’une grande galeriste, Hannah Barry.

Hannah a étudié l’Histoire de l’art à Cambridge, avant de travailler dans la communication. Puis, elle a découvert un groupe d’artistes qui vivaient dans un squat à Peckham, et elle est tombée amoureuse de leur création, de leur culture (elle-même est une fanatique de Penrose). Elle a alors quitté ses activités pour lancer une galerie qui les représente, et permette à leurs « bold tendencies » (pour reprendre le titre d’une exposition qu’elle a présentée au dernier étage d’un garage en plein air) de s’exprimer.

Il faut se rendre à la galerie, au milieu des hangars, sur Copeland Road, pour voir les oeuvres colorées de Bobby Dowler, les machines de James Capper, les dessins de Nathan Cash, voir l’esprit de groupe devenir visible, selon l’idée qu’être jeune ne suffit pas, qu’il faut aussi être créatif, lettré et talentueux.

Dans une discussion avec un des grands galeristes de la ville, il a souligné le point suivant: « je ne sais pas si ses artistes sont intéressants – je ne suis pas allé à Peckham – mais je sais que Hannah sera une grande galeriste ». La seconde partie est vraie, évidemment: récemment, elle a participé à un shoot de David Bailey pour le « Vogue » anglais, et « Les Inrockuptibles » veulent évoquer sa galerie (consécration absolue que l’on entende parler de vous outre-Manche – preuve que l’on est désormais inscrit dans la culture commune).

Mais s’arrêter à cela est misérable, et ce galeriste avait bien tort de ne pas aller à Peckham: car c’est là que respire Hannah. Là qu’elle trouve son inspiration: au milieu de ces artistes qu’elle protège, qu’elle soutient, pour lesquels elle risque sa santé. Là qu’elle laisse percevoir son romantisme, son rêve et ses exigences. C’est bien dans cet environnement unique que l’on peut deviner sa danse, sa légèreté d’être.

Hannah n’est pas qu’une galeriste. Elle est une passion, une passion pour l’art, la littérature: pour l’au-delà de la vie.

http://www.hannahbarry.com

Un commentaire

  1. Quel bel article!!!
    Ca donne envie d’aller dans ce super quartier londonien!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!