Lorsqu’on signe une pétition, c’est qu’on est le propriétaire à la fois de son nom et de ses convictions. Madame Emma Thompson, elle, ne fait que passer dans les pétitions. Elle n’est pas propriétaire, elle n’est que locataire. Pire : elle est là en visiteuse, avec un badge « invité ». Madame Emma Thompson en signant puis en dessignant, en venant puis en partant aussi vite qu’elle était arrivée, vient d’inventer le tourisme pétitionnaire.

Il est quand même étonnant que le lundi Polanski soit digne d’être défendu et que le jeudi il soit digne d’être pendu. Quand on ne pense plus le jeudi ce qu’on pensait le lundi, c’est qu’on ne pense pas du tout. Quand on pose son nom sous quelque chose le lundi et que, le jeudi, on retire son nom de sous ce quelque chose, c’est que ce nom ne vaut plus rien et qu’on lui retire toute l’importance qu’on voudrait lui donner en jouant les divas de l’engagement. Il faut choisir, dans la vie, entre les caprices et les idées.
Nous, à La Règle du jeu, voudrions signer dès à présent une pétition pour que madame Emma Thompson ne signe jamais plus aucune pétition, car ce ne serait plus sa signature qui serait ridiculisée cette fois mais la cause.